lundi 17 janvier 2011

Saint Basquiat, martyr


(Saint Basquiat Pantocrator en ange déchu)


Jean Michel Basquiat a commencé à peindre sur les murs de New York avec un message religieux. La brochure de l'exposition au MAM parle de pseudo religion, ce qui n'est ni véridique, ni respectueux. Il s'agit de prendre les formules taguées au pied de la lettre. "SAMO sauve les idiots", veut simplement dire que ces "Mêmes Vieilles Merdes" sauvent tout un chacun (qui peut se targuer de ne pas l'être?) L'art sauve donc et rien d'autre nous sauvera. Message parfaitement clair. Maintenant on comprend la présence d'auréoles au dessus des têtes. Auréoles ou couronnes. Le royaume du ciel et le royaume de ce monde. De cette religion Jean Michel Basquiat est pourtant devenu un martyr. Cette exposition divisée en salles qui prennent pour jalons les expositions dans les galeries, où se pavanaient les membres de la jet set artistique sous l'œil bienveillant des galeristes avides, a quelque chose de profondément indécent. Basquiat fut pressé jusqu'à la dernière goutte de peinture. Sa mort fut une aubaine pour sa cote qui n'a pas cessée de grimper depuis. Si jamais les martyrs peuvent intercéder dans les affaires terrestres, comme nous l'enseigne l'église, je lui fais la prière de faire de l'art contemporain un guide pour l'avenir et non pas un objet de spéculation. Amen.

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